Ne dites pas « Il y a des personnes qui souffrent bien plus que toi » «c’est du passé, oublie » « vois le positif »
Certains de mes patients me consultent pour avoir un espace d’écoute et de parole. Ils ne veulent plus entendre leurs proches leur dire « il y a des personnes qui souffrent bien plus que toi » « c’est du passé, oublie » « vois le positif ». Ce discours est également répandu sur les réseaux sociaux. Ces paroles font mal contrairement à ce qu’on peut penser. La maladie mentale ou la souffrance psychique n’a rien avoir avec le manque de volonté. Un tel discours disqualifie les ressentis de la personne en souffrance. Comme si, ses émotions désagréables doivent être supprimées alors qu’elles doivent être accueillies pour s’apaiser.
Prenons par exemple la remarque « d’autres souffrent plus que toi »
Cette phrase ne l’aide pas. Elle augmente sa culpabilité. Si cette phrase faisait du bien, il suffirait pour ne plus souffrir de regarder les informations à la télé ou des documentaires de guerre ou sur la famine. La souffrance est propre à chacun (e). Elle est à accueillir, on peut dire « je vois que tu souffres, ce n’est pas facile ».
« C’est du passé, oublie »
Lorsqu’une personne souffre suite à un traumatisme par exemple , pour elle , cet événement traumatisant est toujours présent. Elle ne peut pas l’oublier. Des souvenirs vifs de l’évènement s’imposent à la personne (“flashbacks”). Elle revit la scène, avec les images, les bruits ou les odeurs. Elle ne se sent pas en sécurité, elle souffre des troubles du sommeil…
« Vois le positif »
« je pense positif , j’attire le positif , et le malheur disparaitra », cela ne marche pas comme ça . On peut tirer un enseignement d’une situation qui nous fait souffrir mais cela nécessite du recul, du temps. Par contre, quand il s’agit de maladies mentales entre autres, il est impossible de rester positif alors ne leur demandez pas d’être positif. Il faut les encourager à consulter des spécialistes (psychiatre et/ ou psychologue). Quand vous ressentez de temps en temps la tristesse ou la colère, exprimez- les.
Dites- lui « je suis désolée pour toi » ; « ce n’est pas facile » ; « comment je peux t’aider ? » ;
«qu’est-ce que tu ressens ? » « de quoi tu as besoin ? » ET SURTOUT NE LA JUGEZ PAS.