Les idées reçus qui auréolent le métier du psychologue témoignent souvent d’une méconnaissance profonde de sa pratique et d’une représentation ancrée dans l’imaginaire collectif. Ces stéréotypes peuvent entraver la démarche de consultation. Plusieurs idées communes sur le personnage du « psy » apparaissent régulièrement, les trois idées les plus répandues :
Un psychologue, c’est pour les fous !
Cette croyance erronée découle d’une confusion entre le métier du psychiatre et du psychologue. Souvent, on associe le psychologue à la maladie mentale alors qu’en réalité, les difficultés psychologiques font parie de la vie de chaque être humain. Dans notre pratique, notre travail à la première séance passe par l’explication de mon rôle et de mon métier.
Cet éclairage sur notre profession nous permet de la démystifier tout en rassurant notre patient pour qu’il puisse au mieux tirer les bénéfices du travail thérapeutique.
Cette démarche thérapeutique vise un épanouissement personnel, une meilleure connaissance de soi même, une amélioration des relations aux autres, une perception différente d’une situation problématique…
Je suis faible si je consulte un psychologue
Demander de l’aide dans notre société peut être perçu comme une faiblesse. Une idée reçue bien erronée étant donné qu’une consultation régulière d’un psychologue nécessite de fournir beaucoup d’efforts de la part du patient. Le travail thérapeutique requiert du courage parce que le patient doit se confronter à ses doutes, ses peurs voire des souvenirs douloureux.
Il doit aussi passer par des moments de prise de conscience difficilement acceptables. Il est plus aisé d’éviter les difficultés, une attitude défensive fréquemment utilisée chez l’être humain, que des les reconnaître et y faire face. La remise en question, mettre l’accent sur ce qui dysfonctionne chez nous et autour de nous demande donc beaucoup de courage.
Le but de toute thérapie est le changement vers un meilleur être, et bien que ce changement s’avère positif, il génère de l’angoisse car on est sur un terrain inconnu. Ainsi, l’être humain aura naturellement tendance à s’attacher à une situation problématique qu’il connaît plutôt que de se tourner vers un changement positif l’amenant vers l’inconnu.
Il est important de vous rendre compte que si vous allez mal, n’ayez pas honte, vous pouvez vous autoriser à demander de l’aide d’un psychologue, vous faites preuve de courage et de force.
Je n’ai pas besoin de consulter un psy, quand j’ai des problèmes j’en parle à mes amis et c’est gratuit
Le métier du psychologue c’est un métier à part (5ans d’études avec éventuellement des formations complémentaires). Une formation qui lui a fournit des connaissances spécifiques et approfondies sur le fonctionnement psychique humain. Il a une posture professionnelle éthique et déontologique (secret professionnel, sécurité, bienveillance, sans jugement …). Il maitrise des techniques communicationnelles efficaces en amenant le patient à verbaliser son problème, en le guidant vers une prise de conscience pour un meilleur être. Au vue de ces éléments, vous pouvez comprendre que bien que votre entourage représente un soutien important, il ne peut se substituer au travail du psychologue. Vos proches et le psychologue ont des rôles différents mais vous pouvez les saisir pour être doublement soutenu.
Quant à la gratuité, le psychologue n’offre pas seulement un espace où la libération de la parole soulage, mais aussi une écoute vivante, et la transmission d’éléments de compréhension. Certains psychologues proposent également des techniques concrètes, des méthodes pour apprendre à surmonter le symptôme ou le mal être.
L’investissement financier pour entamer une thérapie témoigne d’un engagement personnel important. Les honoraires du psychologue lui permettent de se former continuellement (formations très coûteuses) pour mieux vous accompagner. Il convient de préciser également qu’il ne vous consacre pas que la durée de la séance, mais bien davantage, en s’interrogeant sur votre cas via les lectures ou en échange avec les collègues ou les superviseurs.
Nous espérons que cet article vous aura réconcilié avec le métier du psychologue et vous en aura apporté une connaissance plus éclairée.